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Le numérique : une révolution des usages

lundi 13 juin 2016

Question d’actualité, conférence-débat organisée chaque année conjointement par les membres de Sciences Essonne se saisit en 2016 du thème des objets connectés. Une première conférence a eu lieu le 3 juin pour faire le point sur les enjeux du numérique au sein de notre société. Pour participer au débat final : les objets connectés, un changement au quotidien ? rendez-vous le 17 juin 2016, à 19h au ciné220 de Brétigny-sur-Orge.

Compte-rendu de la conférence Tous connectés, tous citoyens de Jean-Christophe Frachet, conseiller en innovation au Conseil départemental de l’Essonne.
Pour retrouver le début du compte-rendu : Tous connectés, tous citoyens
Lire la suite : La République face aux entreprises du numérique

La révolution numérique ne s’accompagne pas d’un changement d’idéologie. Pour Jean-Christophe Frachet cela s’observe dans la diversité des philosophies qui sous-tendent les différentes innovations : se côtoient les logiciels libres et les entreprises telles que Google, Apple, Facebook et Amazon (les fameux GAFA). La révolution numérique est uniquement centrée sur les pratiques des usagers et n’existe que grâce eux. Lorsque les outils ou plateformes numériques ne sont plus utilisés, ils disparaissent. Ça a été le cas de Myspace ou de Second Life par exemple.

Le numérique n’est pas la première révolution d’usage que traverse l’humanité. Avant cela, l’homme a inventé l’imprimerie, l’électricité, la pilule contraceptive, entre autres, mais ce sont des révolutions lentes, certaines n’ayant même pas encore réussies à se propager au monde entier. À l’inverse, la révolution numérique concerne tous les secteurs (musique, fabrication, consommation) et s’est rapidement répandue. On la retrouve ainsi au Venezuela, où le gouvernement a décidé de mettre l’information concernant les cours de matières premières à disposition des producteurs locaux, favorisant ainsi leurs ventes aux meilleurs taux.

Des exemples de l’implantation du numérique

L’imprimante 3D :
Des maisons de deux étages aux prothèses humaines, en passant par les tablettes de chocolat, l’éventail des possibles impressions en 3D ne cesse de croitre. Les plans des objets peuvent être mis en accès libre et chacun se les approprie et les améliore. Ce qui importe n’est plus la matière première, mais le plan donc l’information.
On peut voir par exemple l’armée américaine qui, plutôt que d’envoyer des stocks de pièces de rechange sur les zones de combats, préfère fournir des imprimantes 3D et les plans de ces pièces.

Les objets connectés, l’exemple du GPS :
Les logiciels de GPS sont au plus proche des gens et de leurs besoins, ce sont eux qui sont consultés régulièrement, et ce sont donc eux qui ont un impact sur les pratiques des conducteurs. En conséquence, ce sont désormais les logiciels de GPS, et donc les acteurs de téléphonie qui font la politique routière et non plus les politiques gouvernementales.

Le transhumanisme :
Des équipes de recherche ont mis au point des systèmes permettent aux aveugles de distinguer des formes. Tout laisse à supposer que ses implants vont s’améliorer, peut-être permettront-ils un jour une meilleure vision que l’œil humain. À partir de quel moment un humain pourra-t-il faire changer ses yeux contre de plus performants ? Si cela fonctionne avec les yeux, ce peut être transposable à toutes les parties du corps et se pose alors la question de la définition du valide par rapport à l’handicapé, de l’être humain par rapport au robot.

Jean-Christophe Frachet démontre ainsi le passage de la société industrielle à une société d’informations.

Le numérique induit plusieurs changements :
- le rapport au temps : alors que tout est fait pour économiser du temps, l’humain n’a jamais autant eu l’impression d’en manquer. Tout se déroule de plus en plus vite, au point que l’on peut comparer le temps informatique au calcul de l’âge d’un chien : 1 an égal 7 ans

- la présence et la téléprésence : on peut être virtuellement partout

- le rapport à la matière : l’exemple le plus frappant est le passage du CD au MP3. La matière a disparu. Le changement que cela implique est énorme : auparavant, c’était la matière qui fixait le prix d’un objet. Sans matière, c’est le premier exemplaire qui coûte et tout le modèle économique doit s’adapter en conséquence.

En résumé, le nouveau monde est :
- un système complexe : l’ensemble ne fonctionne pas de la même manière que l’individuel,
- un système dynamique : rien n’est jamais fini, les projets sont toujours en cours d’amélioration,
- un système singularisé : chaque être humain devient un ensemble de données exploitables,
- en développement exponentiel : Les chiffres sont inimaginables : il existe actuellement plus d’objets connectés que de gens sur la planète. Sur Youtube, le nombre de vues d’une vidéo peut représenter trois fois la population mondiale.

Cette révolution soudaine était inattendue, personne, il y a trente ans, n’aurait pu la prévoir. Jean-Christophe Frachet cite l’exemple de l’État français qui avait développé le minitel et donc maillé le territoire d’un réseau de télécommunication qui aurait pu servir de base au développement du réseau internet. Au lieu de cela, le réseau minitel a été démantelé, cédant au passage la gestion des lignes à des entreprises privées. Les gouvernements, faisant preuve d’une absence d’anticipation, ont laissé passer la révolution numérique et appréhendent maintenant ses conséquences : l’état peut-il limiter le pouvoir des grandes entreprises du numérique ?

Pour aller plus loin, lire la totalité du compte-rendu de la conférence :

- Tous connectés, tous citoyens (1/3)
- La République face aux entreprises du numérique (3/3)

Lire aussi :

- La revue de presse pour retrouver des exemples d’applications
- L’article de WeDemain : Rendre la vue aux aveugles

Participer à la conférence du 17 juin : Les objets connectés au quotidien