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CNRS Le journal fait sa révolution numérique

vendredi 7 mars 2014

C’est une grande première pour la communication du CNRS. Le site d’information scientifique lejournal.cnrs.fr a été ouvert au grand public le 4 mars. Et parce que deux bonnes nouvelles valent mieux qu’une, une version papier entièrement repensée de CNRS Le journal, sera diffusée aux agents dans les prochains jours. CNRS Hebdo retrace l’ambition de ces nouveaux médias.

« Depuis des années le CNRS éditait un magazine papier, certes d’une grande qualité, mais qu’il réservait à quelques 50 000 lecteurs. Avec la version numérique de CNRS Le journal, nous franchissons un cap en nous adressant directement et exclusivement au grand public » annonce Brigitte Perucca, directrice de la communication du CNRS. Une démarche inédite dans le paysage de la recherche française et qui s’inscrit dans une offre de sites français consacrés aux sciences relativement pauvre. « Malgré le travail réalisé par les journalistes scientifiques, dans les journaux, sur les sites et sur des blogs, il y a trop peu d’informations scientifiques à la fois accessibles et fiables sur Internet aujourd’hui » constate-t-elle.

Un média scientifique accessible au plus grand nombre

Pas besoin donc d’avoir un doctorat pour lire l’article sur le Graphène, nouveau matériau révolutionnaire, pour comprendre la vidéo sur la reconstitution de l’inscription latine d’Autun, ou encore pour décrypter l’infographie sur les supercalculateurs mondiaux. Comme l’explique Fabrice Impériali, directeur adjoint de la rédaction, « tout a été pensé pour faciliter la compréhension grâce à un vocabulaire adéquat et un traitement varié des contenus. Nous avons voulu aussi faciliter le cheminement de l’internaute avec une ergonomie fluide, des pages d’accueil personnalisables, un design aéré et sobre et une grande place accordée à l’image. »

Une facilité d’accès qui ne rime pas avec superficialité

On comprend vite que CNRS Le journal.fr est tout sauf un site de « news » scientifiques. Au contraire, il s’agit de prendre le temps d’analyser et de remettre en perspective chaque sujet. « Les chercheurs le savent bien, tout résultat prend son sens dans un contexte à la fois scientifique, humain, éthique, social et politique, poursuit Brigitte Perucca. Reconstituer ce puzzle pour le grand public est la grande ambition de ce site. Pour cela, être adossé à l’un des plus grands organismes de recherche au monde est une chance extraordinaire ».

Des contenus journalistiques validés par les chercheurs

Pour comprendre le monde, exercer leur esprit critique, débattre, les citoyens ont besoin de données fiables sur le climat, la santé, l’énergie ou encore les études de genre. « Grâce à la position qu’il occupe dans la science mondiale et à la crédibilité dont il dispose dans la population, le CNRS apporte aux lecteurs cette sécurité » affirme Brigitte Perucca. Ainsi, comme c’est le cas pour l’édition papier, les articles, images, sons ou infographies sont élaborés en lien avec les chercheurs qui les valident toujours in fine. Une fiabilité de l’information qui pourra d’ailleurs faire du site une référence pour les milieux éducatifs et associatifs. Avec CNRS Le journal en ligne, la collaboration avec les scientifiques s’approfondit même puisque la rédaction leur propose d’écrire des « billets ». Pour Fabrice Imperiali, « c’est une manière pour les chercheurs de s’exprimer autrement et de toucher directement le grand public tandis que, pour l’organisme, c’est l’occasion de faire émerger de nouvelles personnalités ».

Un site interactif ouvert sur la société

« Il n’est pas fréquent qu’un organisme créée un média entièrement tourné vers le grand public en surfant sur sa crédibilité tout en s’affranchissant à ce point de son caractère institutionnel » se réjouit Brigitte Perucca. Ainsi, comme c’est le cas dans les médias internet, les contenus peuvent être commentés en ligne et partagés sur les réseaux sociaux. Pour la directrice de la communication, « on peut y voir le signe d’une institution qui s’ouvre et engage le dialogue avec les citoyens sans craindre la critique, bien au contraire ». C’est aussi une manière de montrer que les sciences sont une source infinie de questionnement et d’émerveillement. « Nous voulons donner accès à cette dimension de rêve, qui déclenche d’ailleurs souvent des vocations de chercheurs. On oublie trop souvent que la science nourrit notre imaginaire personnel et collectif » déclare Fabrice Imperiali.

Un journal, deux versions

De son côté, le journal papier, auquel les agents du CNRS sont très attachés, fait également peau neuve. Comme l’explique Fabrice Imperiali, « nous avons maintenant un journal disponible en deux versions - numérique et papier - qui s’adressent à deux publics différents. Le journal papier se compose pour les deux-tiers d’articles publiés dans la version en ligne et pour un tiers de contenus inédits, qui intéressent le milieu de la recherche et de l’enseignement supérieur », précise-t-il. Autres évolutions, le journal papier paraîtra moins souvent (tous les trois mois) mais sera plus volumineux (68 pages). À lire notamment dans ce premier numéro, une passionnante enquête sur la Grande Guerre de 14-18 vue du côté scientifique, l’interview de Georges Chapouthier qui retrace sa carrière de biologiste et de défenseur de la cause animale, ou encore un article sur les entreprises qui font appel aux chercheurs en sciences humaines et sociales pour répondre aux grands défis sociétaux.

Article de Claire Debôves